La surveillance menée par l’IRSN au service
de l’Homme et de l’environnement

La protection des personnes et de l’environnement constitue une mission essentielle de l’IRSN inscrite au décret de création de l’Institut. À ce titre, l’IRSN mène un ensemble d’actions adossées à des moyens adaptés, comme le recueil des données de surveillance environnementale à l’aide de réseaux de télémesure et de prélèvements ou le suivi radiologique des personnes à l’aide de bases de données et d’outils de calcul utilisant l’intelligence artificielle. L’Institut élabore sur cette base des bilans périodiques de l’exposition radiologique de l’ensemble de la population française ou de certaines catégories de celle-ci – travailleurs, patients, enfants… – et met ces documents à disposition du public sur son site web.

Dans un contexte d’utilisation de plus en plus généralisée des rayonnements ionisants à des fins diagnostiques ou thérapeutiques, l’IRSN s’attache à répondre aux attentes toujours fortes de la société dans le domaine de la santé, notamment par le biais d’études et d’expertises relatives à différentes pathologies potentiellement radio-induites, comme les troubles cardiovasculaires, les cataractes ou les cancers. Ces travaux apportent aux pouvoirs publics un éclairage scientifique dans la prise de décisions d’ordre technique, sanitaire ou médical propres à assurer la protection tant des patients que des professionnels de santé.

Enfin, soucieux de faire émerger au sein du public une appropriation de la surveillance radiologique et une culture pratique de la radioprotection, l’IRSN associe le citoyen à des actions de surveillance de son environnement, dans le cadre d’initiatives telles que le Réseau national de mesures de la radioactivité de l’environnement. Plus encore, l’implication des acteurs locaux et de la population fait partie des objectifs poursuivis par les études radiologiques de site (ERS). Il s’agit pour l’IRSN de permettre aux citoyens qui le souhaitent de s’impliquer dans le programme d’étude, d’apporter leur concours à sa mise en œuvre et de s’en approprier les concepts, enjeux et résultats.

1,5
MILLION D’EXAMENS DIAGNOSTIC

4,1
MILLIONS DE SÉANCES DE RADIOTHÉRAPIE
PRATIQUÉES CHAQUE ANNÉE EN FRANCE

mesure radioactivite roche
illustration badge irsn
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icone points de repere

Surveiller
pour connaître et anticiper

PATIENTS, TRAVAILLEURS, POPULATION GÉNÉRALE… LES ACTIONS DE SURVEILLANCE ASSURÉES PAR L’IRSN VISENT À CONNAÎTRE LEUR EXPOSITION À LA RADIOACTIVITÉ AFIN D’ALERTER LES POUVOIRS PUBLICS EN CAS DE SITUATION ANORMALE. CETTE SURVEILLANCE SE TRADUIT PAR LA PUBLICATION PÉRIODIQUE D’EXPERTISES, DONT LES CONCLUSIONS PEUVENT CONTRIBUER, LE CAS ÉCHÉANT, À LA MISE EN ŒUVRE D’ACTIONS VISANT À RÉDUIRE LES SITUATIONS D’EXPOSITION. L’INSTITUT CONTRIBUE AINSI À LA SANTÉ PUBLIQUE.

L’exposition des travailleurs suivie de près

Depuis 2006, l’IRSN publie chaque année un bilan de la surveillance des expositions professionnelles aux sources artificielles ou naturelles de rayonnements ionisants. Conformément au Code du travail (articles R. 4451-1 et suivants), le bilan concerne l’ensemble des travailleurs suivis dans tous les secteurs, civils et de la défense, mettant en jeu des sources de rayonnements ionisants : activités médicales et vétérinaires, industrie nucléaire ou non, recherche et enseignement, mais aussi les travailleurs susceptibles d’être exposés à la radioactivité naturelle. La surveillance concerne à la fois l’exposition externe et l’exposition interne par inhalation, ingestion ou passage cutané.
Les informations dosimétriques ou les mesures d’exposition sont transmises périodiquement par les laboratoires de dosimétrie accrédités ou par les compagnies aériennes pour ce qui concerne le personnel navigant.
L’ensemble est centralisé et conservé dans le système d’information SISERI dont l’IRSN assure la gestion, à la demande de la Direction générale du travail. Seuls les médecins du travail et les conseillers en radioprotection des entreprises ont accès à toute ou partie des données SISERI des travailleurs dont ils ont la charge. Pour garantir la protection des données enregistrées, l’accès à SISERI est nominatif et est délivré à une personne physique préalablement désignée par l’employeur.
Même si le système a régulièrement évolué pour intégrer les changements réglementaires et tenir compte du retour des utilisateurs, une refonte importante a été engagée en 2021, notamment pour faciliter la saisie et l’accès aux informations, mais aussi pour, à terme, rendre le système interopérable avec les systèmes d’information connexes de l’État ou d’opérateurs privés comme certains laboratoires qui assurent le suivi de l’exposition externe et/ou interne.
Le nouveau portail prévoit d’intégrer des fonctionnalités utilisant des outils d’intelligence artificielle comme la détection automatique de doses potentiellement anormales, compte tenu du contexte d’exposition des travailleurs. Le travail de refonte s’appuie sur une forte collaboration avec les utilisateurs, afin de mieux répondre à leur attente : une collaboration animée par l’IRSN Lab, le laboratoire d’innovation de l’Institut.

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fleche vers le bas

387 452
travailleurs ont été suivis pour leur
exposition aux rayonnements ionisants
du fait de leur activité en 2020

plus de 94%
des travailleurs suivis
ont reçu une dose
annuelle inférieure à 1
mSv en 2020

Dépassement de la limite
annuelle réglementaire de
20 mSv pour sept
travailleurs (cinq en 2019)

197 485
analyses de l’exposition
interne réalisées en routine

fleche vers le bas icone humain

Les limites réglementaires de dose

Des limites d’exception mesurées
selon les zones corporelles et
l’âge du travailleur. Les limites
annuelles applicables en France
(article R. 4451-6 du Code du
travail) sont rappelées ci-contre :

Corps entier
(dose efficace)

petite barre de progression

20 mSv
Travailleur

grande barre de progression

6 mSv
Jeune travailleur (16 à
18 ans)

Extrémités
(dose équivalente)

petite barre de progression

500 mSv
Travailleur

tres petite barre de progression

150 mSv
Jeune travailleur (16 à
18 ans)

Cristallin
(dose équivalente)

moyenne barre de progression

20 mSv
Travailleur

tres petite barre de progression

15 mSv
Jeune travailleur (16 à
18 ans)

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Anne AUDIC
Adjointe à la Sous-directrice,
Sous-direction des conditions de travail,
de la santé et de la sécurité au travail,
Direction générale du travail

L’IRSN assure l’appui technique et scientifique de la DGT dans le domaine des rayonnements ionisants et notamment de la radioprotection des travailleurs.
Outre les avis techniques émis notamment dans le cadre de la rédaction des textes réglementaires, l’IRSN assure des missions pérennes réglementaires comme la gestion de SISERI, la réalisation du bilan annuel de l’exposition des travailleurs, ou encore l’organisation d’inter comparaisons entre laboratoires accrédités de dosimétrie. Elle répond également à des saisines spécifiques comme celles sur le radon dans les cavités agricoles ou touristiques. Nous avons donc des échanges très réguliers. La collaboration avec l’IRSN se caractérise par le niveau de son expertise mais également par la qualité de nos relations de travail qui permettent de réelles avancées pour la sécurité des travailleurs comme en témoigne la récente réforme réglementaire réalisée pour améliorer la protection des travailleurs. La richesse de l’expertise de l’IRSN qui couvre l’ensemble des domaines de la radioprotection est un atout important, de même que son positionnement dans les instances internationales qui nous fait bénéficier de l’apport indéniable des comparaisons internationales en matière de radioprotection. Mais au-delà, son principal atout réside dans la compétence, la réactivité et la disponibilité de ses équipes. »

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Imagerie médicale et exposition aux rayonnements ionisants

Parmi les catégories de la population exposées à des rayonnements ionisants, l’IRSN analyse périodiquement l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants due aux examens d’imagerie médicale diagnostique, conformément aux missions qui lui sont confiées par le code de la santé publique. Ainsi, le dernier rapport ExPRI, publié fin 2020 porte sur l’année 2017 et analyse l’évolution de cette exposition par rapport à 2012.

L’analyse proposée est déclinée par modalité d’imagerie (radiologie conventionnelle, interventionnelle et dentaire, scanner et médecine nucléaire), par région anatomique explorée, par âge et par sexe. Elle est réalisée à partir des actes extraits d’un échantillon représentatif des bénéficiaires de l’Assurance maladie. Le dernier rapport conclut à une exposition globalement maîtrisée, grâce à l’amélioration des compétences en radioprotection des professionnels et à celle des dispositifs d’imagerie, mais aussi grâce aux actions de sensibilisation mises en œuvre. Un point de vigilance doit être souligné : il est lié à la problématique des examens récurrents, en général sur des patients suivis pour des pathologies lourdes. La question des éventuels effets radio-induits à long terme doit être considérée.

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fleche vers le bas

45,4%
de la population française a bénéficié
en 2017 d’un ou plusieurs actes
diagnostiques (43,8 % en 2012) ;
32,7 % hors examens dentaires

fleche vers le bas

une dose efficace
annuelle par individu
globalement faible,
stabilisée à
1,53 mSv
(1,56 mSv en 2012)

enfant passant un scanner et operatrice derriere la console

Service d’imagerie médicale et de radiologie pédiatriques de l’hôpital Armand Trousseau. Laurence Loiseau, manipulatrice d’électroradiologie médicale, derrière la console du scanner (au premier plan) prépare l’acquisition des images d’un enfant accompagné de son père.

Les niveaux de référence diagnostiques

Afin de limiter l’exposition des patients aux rayonnements ionisants dans le cadre d’examens à des fins de diagnostic ou des actes interventionnels, des « niveaux de référence diagnostiques » (NRD) ont été établis dans le code de la santé publique pour les actes les plus fréquents et/ou les plus irradiants : examens de radiologie, scintigraphies… Ces NRD sont établis pour des examens standardisés et des patients types et ne doivent pas être dépassés sans justification pour des actes courants. Dans le cadre de sa mission de radioprotection des personnes, l’IRSN a été chargé d’établir ces NRD et de les mettre à jour régulièrement sur la base d’une analyse des évaluations dosimétriques annuelles transmises par les établissements de santé. Afin d’accompagner les professionnels de santé, deux experts spécialisés en physique médicale sont joignables par téléphone et par mail et un site Internet dédié dispense des informations actualisées sur le sujet.
Le dernier bilan publié au printemps 2020 à partir des données transmises à l’Institut entre 2016 et 2018 indique une baisse des doses de 12 % en scanographie, 7 % en radiologie et 3 % en médecine nucléaire.

Des programmes de suivi à visée épidémiologique

Parallèlement à la surveillance radiologique de la population dans son ensemble, l’IRSN poursuit le suivi de certaines cohortes – enfants, praticiens… – à des fins épidémiologiques. Les données acquises alimentent des études menées tant dans un cadre national qu’européen.
C’est le cas de la cohorte COCCINELLE, qui porte sur 19 000 enfants ayant fait l’objet avant l’âge de 16 ans d’une procédure de cardiologie interventionnelle destinée à diagnostiquer et traiter une cardiopathie. L’objectif de cette cohorte est d’évaluer le risque de cancer solide et de leucémie associé aux expositions radiologiques au cours de l’enfance, période de sensibilité particulière aux rayonnements ionisants. La cohorte Enfant Scanner, mise en place par l’IRSN en collaboration avec une vingtaine de centres hospitaliers universitaires, est constituée de plus de 100 000 enfants nés après le 1er janvier 1995 et ayant été exposés à un premier scanner entre 2000 et 2011.
À ce jour, le suivi se poursuit afin de disposer d’une puissance statistique suffisante pour confirmer certains résultats préliminaires suggérant une augmentation du risque de certains cancers associé à la dose.

Depuis plusieurs années, l’IRSN mène également auprès des cardiologues interventionnels une étude, dénommée O’CLOC, du risque de cataracte radio-induite chez cette catégorie de praticiens. L’analyse des résultats obtenus, comparés à ceux d’un groupe témoin de travailleurs non-exposés et comparables tant en termes d’âge que de caractéristiques cliniques, a montré un risque d’opacité sous-capsulaire postérieure près de 4 fois plus élevé parmi les cardiologues interventionnels.

Exposition de la population française : quel bilan ?

Le bilan de l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants publié régulièrement par l’IRSN permet de prendre en compte les expositions liées aux rayonnements ionisants d’origine naturelle (cosmiques et telluriques, radon et ingestion de radionucléides naturels), à l’imagerie médicale, aux retombées atmosphériques des accidents majeurs et des essais d’armes nucléaires ainsi qu’aux rejets de fonctionnement des activités nucléaires autorisées. Cette analyse permet de disposer d’un état des lieux global et d’en mesurer périodiquement l’évolution. Ainsi, le troisième bilan publié par l’IRSN couvre la période 2014-2019. Il établit que la dose efficace moyenne par habitant reste globalement inchangée, à 4,5 mSv/an, par rapport à la précédente édition, publiée en 2015 pour la période 2008-2013. L’étude montre que les sources principales de cette exposition sont les actes médicaux à visée diagnostique (34 %) et l’exposition au radon (33 %). Viennent ensuite le rayonnement tellurique (14 %), l’incorporation de radionucléides naturels (12 %), le rayonnement cosmique (7 %) et, enfin, l’usage industriel et militaire de la radioactivité essentiellement liée aux anciennes retombées des essais nucléaires atmosphériques et de l’accident de Tchernobyl (< 1 %). Ces valeurs constituent des grandeurs moyennes qui peuvent varier selon le mode de vie de chacun et la localisation géographique.

Pour permettre à chacun de calculer sa propre exposition à la radioactivité, naturelle et artificielle, l’IRSN a conçu et propose un outil de calcul en ligne.

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radiologue derriere console du scanner

Rôle du physicien médical et utilisation des NRD au CHR d’Orléans

guillemet ouverte

Pr Hubert DUCOU LE POINTE
Chef du service de radiologie,
Hôpital d’Enfants Armand-Trousseau, Paris

En tant que radiologue spécialisé en imagerie pédiatrique, je suis très impliqué dans le suivi médical des jeunes patients et mon activité clinique diagnostique et interventionnelle m’a naturellement amené à m’investir dans le domaine de la radioprotection des patients.
Aussi ma collaboration avec l’IRSN est régulière et concerne des études scientifiques sur l’exposition des enfants aux rayonnements ionisants, l’élaboration de plaquettes d’information, les résultats des rapports ExPRI ou enfin l’évolution des NRD pédiatriques.
Ces niveaux de référence diagnostiques sont devenus, pour les actes les plus courants, un outil d’analyse et d’optimisation des pratiques et leur mise à jour permet de mesurer les progrès techniques réalisés par les constructeurs et le travail d’optimisation effectué par les radiologues. Si la diminution des doses délivrées lors d’un examen est un objectif essentiel, elle ne doit en aucun cas nuire aux performances diagnostiques de nos examens. Actuellement, les examens faisant l’objet de NRD sont définis en fonction de la technique mise en jeu et de la zone anatomique. Il est fort probable que les valeurs de NRD de ces examens continueront à évoluer mais la prise en compte de l’indication clinique va devenir indispensable.
Enfin, un nouvel indicateur dosimétrique a été introduit grâce aux NRD : la Valeur Guide Diagnostique (VGD). Ces valeurs permettent aux radiologues d’entamer un travail plus exigeant d’optimisation : aujourd’hui uniquement disponibles pour les adultes, elles mériteraient d’être proposées pour les examens pédiatriques. »

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Plus ou moins exposés à chaque source
Valeur moyenne d’exposition avec la gamme typique de variation

1 DIAGNOSTIC MÉDICAL
grande barre de progression 1,5 mSv
Gamme de variation : de 0 à 15 mSv

C’est la première source d’exposition artificielle. Elle dépend du type d’examen (radiographie ou scanner), de la zone du corps à ausculter et du nombre d’actes dans l’année. Pour une même personne, l’exposition médicale est très différente d’une année à l’autre.

Plus ou moins exposés à chaque source
Valeur moyenne d’exposition avec la gamme typique de variation

2 fleche vers la droite GAZ RADON
grande barre de progression 1,5 mSv
Gamme de variation : de 0,54 à 3,2 mSv

Le gaz radon émane surtout des roches granitiques et volcaniques. L’exposition varie en fonction des caractéristiques du sol, de l’habitation (matériaux, fondations, ventilation qui facilitent ou non le transfert du gaz) et des modes de vie (fréquence d’aération).

Plus ou moins exposés à chaque source
Valeur moyenne d’exposition avec la gamme typique de variation

3 fleche vers la droite RAYONNEMENTS DU SOL
moyenne barre de progression 0,63 mSv
Gamme de variation : de 0,36 à 1,1 mSv

Les rayonnements telluriques dépendent de la nature du sol. Par exemple, la présence de granit, riche en éléments radioactifs, augmente la dose efficace. D’autres facteurs font varier l’exposition : temps passé à l’intérieur des bâtiments et matériaux de construction utilisés.

Plus ou moins exposés à chaque source
Valeur moyenne d’exposition avec la gamme typique de variation

4 fleche vers la droite EAUX, ALIMENTS ET TABAC
moyenne barre de progression 0,55 mSv
Gamme de variation : de 0,4 à 3,1 mSv

Les aliments et les eaux de boisson contiennent naturellement des éléments radioactifs. Cette source d’exposition est plus importante pour un consommateur fréquent de poissons et de crustacés ainsi que pour les fumeurs.

Plus ou moins exposés à chaque source
Valeur moyenne d’exposition avec la gamme typique de variation

5 fleche vers la droite RAYONNEMENTS COSMIQUES
petite barre de progression 0,32 mSv
Gamme de variation : de 0,3 à 1,1 mSv

Les rayonnements cosmiques sont provoqués par les particules en provenance du Soleil et de la galaxie qui bombardent la Terre. Les personnes qui voyagent fréquemment en avion et les habitants de région d’altitude sont davantage concernés.

Plus ou moins exposés à chaque source
Valeur moyenne d’exposition avec la gamme typique de variation

6 fleche vers la droite INSTALLATIONS NUCLÉAIRES INDUSTRIELLES ET MILITAIRES
petite barre de progression 0,012 mSv
Gamme de variation : de 0,0093 à 0,046 mSv

Cette exposition est liée aux retombées des anciens essais d’armes nucléaires et à l’accident de Tchernobyl. Les centrales et les installations nucléaires ont peu d’impact sur l’exposition de la population : cela va de 0,001 mSv/an dans l’environnement proche des sites industriels à 0,00011 mSv/an si l’on considère l’ensemble de la population française.

Une expertise au service des pouvoirs publics et des instances internationales

En tant qu’appui aux pouvoirs publics sur les questions liées aux rayonnements ionisants, l’IRSN est régulièrement saisi pour mener des expertises sur leurs éventuelles conséquences sur la santé humaine.

Ainsi, l’Institut a récemment rendu un avis relatif à la qualité d’image et la dose délivrée en mammographie numérique. L’expertise réalisée à la demande de la Direction générale de la santé portait sur les installations de mammographie numérique, à la suite du constat par l’Institut national du cancer d’une hétérogénéité des taux de détection des cancers du sein selon les dispositifs utilisés. Si l’analyse n’a pas mis en évidence de différences concernant les systèmes de lecture, elle a cependant pointé une nette disparité des doses moyennes susceptibles d’être délivrées à la glande mammaire, conduisant l’IRSN à recommander de s’interroger sur les performances techniques et cliniques de certains dispositifs. Dans la même démarche, l’IRSN a établi en 2018 un état des lieux du parc français des scanners ainsi qu’une analyse de l’impact de l’année de construction sur les doses délivrées aux patients. L’étude a observé que l’âge moyen de ces scanners au moment du renouvellement est de 6,1 ans, que 83 % des scanners de plus de 10 ans sont implantés dans les établissements publics et que les indices de dose baissent de 20 à 30 % entre les scanners installés avant 2009 et ceux installés en 2015. Aussi, l’Institut a recommandé de renouveler en priorité les scanners de plus de 10 ans et ceux de plus de 7 ans utilisés en pédiatrie.

Enfin, l’expertise de l’IRSN peut être sollicitée en France comme à l’international dans le cas d’incidents radiologiques ou d’irradiations nécessitant une prise en charge médicale en urgence : par exemple, l’IRSN a été sollicité pour la prise en charge en urgence d’un travailleur sud-américain sévèrement exposé lors de contacts avec des sources radioactives industrielles.

Cette reconnaissance a été formalisée par l’AIEA en 2021 avec la nomination de l’IRSN comme centre de renforcement des capacités de l’AIEA dans le domaine de la gestion médicale des urgences radiologiques et nucléaires (cf. chapitre suivant).

drapeaux des instances internationales
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facade de l'IRSN
main ganté tenant une patelle commune
icone dossier
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Connaître
l’état radiologique
de l’environnement
pour mieux le protéger

L’INSTITUT MÈNE UNE VEILLE PERMANENTE DE L’ÉTAT RADIOLOGIQUE DE L’ENVIRONNEMENT, INDISPENSABLE À LA DÉTECTION DES SITUATIONS ANORMALES. EN COMPLÉMENT DE CETTE SURVEILLANCE, L’IRSN RÉALISE DES ÉTUDES À L’ÉCHELLE RÉGIONALE ET, PLUS RÉCEMMENT, CENTRÉES SUR L’ENVIRONNEMENT PROCHE DES INSTALLATIONS NUCLÉAIRES. IL EST ÉGALEMENT SOLLICITÉ PAR LES AUTORITÉS POUR DES INTERVENTIONS, PLANIFIÉES OU D’URGENCE, SUR DES SITES POTENTIELLEMENT CONTAMINÉS.

Un maillage sur tout le territoire…

Afin de connaître la radioactivité dans l’air et de repérer d’éventuelles élévations anormales, l’IRSN effectue une surveillance permanente, grâce à deux réseaux de mesures complémentaires dont il assure la gestion : Téléray et OPERA-Air.

Le réseau Téléray mesure la radioactivité ambiante. Il s’agit d’un outil d’alerte en temps réel pour des événements d’une certaine ampleur. Les mesures sont réalisées grâce à un ensemble de 442 sondes disposées sur tout le territoire, métropole et DROMCOM ainsi qu’à Tokyo et Kiev. Elles transmettent leurs données à la salle de télésurveillance de l’Institut et ces informations sont rendues publiques via le site teleray.irsn.fr. Complémentaire des dispositifs de surveillance radiologique tenus par les exploitants nucléaires, Téléray a pour vocation de fournir des informations indépendantes sur les niveaux ambiants de radioactivité, au profit des autorités publiques, des élus et de la population.
Le réseau OPERA-Air est constitué de préleveurs d’aérosols fonctionnant en continu. Ils filtrent l’air ambiant et piègent les poussières qui sont ensuite analysées en laboratoire. Ainsi, les prélèvements permettent d’obtenir une mesure précise du niveau de radioactivité fixée sur les aérosols.
À la différence de Téléray, les informations fournies par OPERA-Air permettent de détecter des quantités de radioactivité artificielle faibles, mais leur analyse demande plusieurs jours alors qu’avec Téléray, l’information est connue en temps réel.

Pour assurer la surveillance de la radioactivité dans l’eau, l’IRSN s’appuie sur le réseau Hydrotéléray, qui mesure en continu la radioactivité des principaux fleuves français recevant les effluents des centrales nucléaires, en amont de leur débouché en mer ou de leur sortie du territoire national. De plus, un réseau d’hydrocollecteurs prélève en continu les eaux et les matières en suspension dans les cours d’eaux. Ils sont situés généralement en aval des installations nucléaires et en bord de mer. Les hydrocollecteurs de l’IRSN sont en outre équipés de bacs de décantation permettant d’analyser les matières en suspension dans l’eau. Enfin, un prélèvement en continu de l’eau de pluie est effectué, avec une analyse mensuelle à proximité des sites nucléaires. À distance de ces sites, l’eau de pluie est collectée et analysée en cas d’événement radiologique.

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fleche vers le bas

TÉLÉRAY : 457
sondes installées ;
20 millions
de mesures/an

25
balises automatiques
de spectrométrie
gamma installées en
2021 à proximité des
installations nucléaires

OPERA-Air :
stations de
prélèvements
2 400
prélèvements/an

HYDROTÉLÉRAY : 7
stations de mesure
spectrométrie
gamma

23
hydrocollecteurs de
l’IRSN et 6
hydrocollecteurs
d’opérateurs dont les
prélèvements sont
transmis à l’IRSN

… et sur l’ensemble des milieux

L’IRSN effectue des prélèvements sur l’ensemble du territoire national : eaux, sols, faune et flore tant aquatiques que terrestres et denrées. Ces échantillons font l’objet de mesures concernant les principaux radionucléides artificiels ou naturels présents en France. Dans ce cadre, l’Institut s’appuie sur un « réseau » de préleveurs – opérateurs, collectivités locales, services de l’État et organismes publics – qui transmettent les prélèvements à l’IRSN pour traitement et analyse. Enfin, l’IRSN réalise une campagne annuelle de prélèvements et d’analyses des denrées alimentaires produites et consommées en Polynésie française, contribuant ainsi à évaluer l’exposition des personnes résidant dans les différents archipels. La stratégie d’échantillonnage retenue permet la détermination de l’exposition des personnes par exposition externe, inhalation et ingestion.

rayonnement cosmique autour de la terre

Mesure du rayonnement cosmique réalisé dans le cadre du projet de sciences citoyennes Cosmic on air sur un vol Paris-Séoul avec le kit OpenRadiation connecté à l’application OpenRadiation

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Jean-François BOTTOLIER-DEPOIS
Adjoint au directeur de la santé,
pôle santé et environnement de l’IRSN

OpenRadiation est né à la suite de l’accident de Fukushima-Daiichi, avec le développement d’applications grand public sur smartphone pour mesurer la radioactivité.

C’est un projet participatif à but pédagogique, mettant à disposition du public un outil pour mesurer la radioactivité dans l’environnement. Le projet a débuté en 2013 avec IFFO-RME, l’IRSN, PLANÈTE SCIENCES et SORBONNE UNIVERSITÉ, rejoints par l’Anccli. Après le développement du système – base de données, site Internet, application avec dosimètre connecté… – le site a été mis en service fin 2017. Il compte aujourd’hui plus de 300 000 mesures enregistrées réalisées par près de 250 contributeurs. D’autres actions ont été engagées et nous travaillons en particulier à l’utilisation de ces données dans la gestion de crise de l’Institut pour compléter les données de terrain existantes en temps quasi réel. Enfin, les utilisateurs ont participé à la refonte du site et leurs demandes seront intégrées dans la nouvelle version. »

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Diane CUZZUCOLI
Coordination des plans de surveillance et de contrôle,
Direction générale de l’alimentation

La collaboration entre l’IRSN et la DGAL concerne la surveillance radiologique du territoire, dans le cadre du plan de surveillance des radionucléides que nous mettons en œuvre avec l’appui de l’Institut qui réalise des analyses et prélèvements environnementaux, y compris sur les denrées alimentaires. Récemment nous avons sollicité l’expertise de l’Institut au sujet des conditions imposées par la Commission européenne concernant l’importation de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux originaires ou en provenance du Japon à la suite de l’accident survenu sur la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. L’expertise scientifique et technique de haut niveau de l’IRSN en tant qu’évaluateur des risques sur la chaîne alimentaire est un atout précieux pour nos services. L’Institut est le laboratoire national de référence pour les analyses de radionucléides dans les aliments. Il nous accompagnerait également en cas de crise avec la réalisation de prélèvements pour la surveillance du territoire ou encore la modélisation de la contamination des productions agricoles… »

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Protéger le personnel des réseaux d’assainissement

Parce qu’ils pouvaient être exposés à des effluents radioactifs déversés par les laboratoires médicaux ou les services de médecine nucléaire des hôpitaux, les travailleurs des réseaux d’assainissement et ceux chargés de l’épandage des boues résultant du traitement des eaux usées bénéficient d’un nouvel outil de calcul – développé et mis en ligne par l’IRSN en 2019 – permettant d’estimer l’impact de ces effluents sur leur santé. Dénommé CIDRRE, ce modèle numérique est accessible à l’ensemble des acteurs et fournit des estimations de dose aux différents postes de travail.

Information et transparence

Créé en 2003, le Réseau national de mesure de la radioactivité (RNM) est géré par l’IRSN. Il a pour vocation de centraliser les informations sur l’état radiologique de l’environnement dans toutes ses composantes – air, eau, sol, faune, flore et produits alimentaires – et de les mettre à la disposition de tous. Il regroupe bien évidemment l’IRSN, l’ASN et l’ASND mais aussi les services de l’État, les agences sanitaires, les instituts publics, les industriels du nucléaire, les personnes qualifiées et des associations de protection de l’environnement et des consommateurs. Depuis 2010, l’ensemble des données est accessible sur le site Internet www.mesure-radioactivite.fr. 66 contributeurs (2016) transmettent des mesures de radioactivité de l’environnement au Réseau national. En moyenne, 25 000 mesures sont transmises chaque mois.

Partenaires

Élément essentiel dans la gestion d’une situation d’urgence nucléaire ou radiologique, l’évaluation des rejets atmosphérique accidentels contribue à une meilleure évaluation des conséquences sur l’environnement et les populations. C’est dans ce cadre que l’IRSN et Météo France mettent en commun leur expertise scientifique et technique : échanges de données météorologiques et radiologiques et de services dans le cadre de la surveillance radiologique de l’environnement ; programmes d’études et de recherche sur les aléas climatiques extrêmes ou les modèles de dispersion atmosphérique ; accueil d’équipements de surveillance radiologique sur différents sites de Météo-France… Ce partenariat a été renouvelé en 2019.

poignee de mains

Une meilleure caractérisation des territoires

Afin de disposer d’un état des lieux de la radioactivité sur le territoire, l’IRSN réalise des études appelées « constats radiologiques régionaux », qui couvrent chacune une partie du territoire français et aboutissent à des documents de référence. Régulièrement actualisés, ces derniers rendent compte du « bruit de fond » radiologique (radioactivité naturelle et rémanence des retombées atmosphériques anciennes comme les essais d’armes nucléaires ou l’accident de Tchernobyl) et de l’influence des rejets des installations nucléaires présentes sur la zone géographique concernée. Ces constats, réalisés en fonction des spécificités de chacune d’entre elles, serviraient de base de comparaison, en cas de rejet accidentel, contribuant ainsi à l’orientation du déploiement d’une surveillance renforcée. Ces études complètent la surveillance régulière de la radioactivité dans l’environnement français dont les résultats sont centralisés par le Réseau national de mesures de la radioactivité de l’environnement (RNM). Après avoir couvert l’ensemble du territoire national avec ces constats régionaux, l’Institut a souhaité approfondir sa connaissance scientifique de l’environnement proche des installations nucléaires en étudiant plus particulièrement l’influence d’une centrale comme celle de Saint Alban (Isère), première installation à avoir fait l’objet d’une étude radiologique de site, sur son environnement ainsi que l’exposition induite par ses rejets pour la population avoisinante (cf. chapitre suivant).

Suivre l’état radiologique de l’environnement français

C’est à partir des données de surveillance centralisées par le Réseau national de mesure de la radioactivité dans l’environnement (RNM) que l’Institut publie régulièrement son Bilan de la surveillance radiologique de l’environnement en France. Ce document analyse les résultats des mesures afin de rendre de compte, en toute transparence, des niveaux de radioactivité dans l’environnement français, à proximité ou non des installations nucléaires, et d’estimer les expositions de la population. Ce rapport permet ainsi de disposer d’une vision la plus globale possible de l’ensemble des mesures de radioactivité réalisées dans l’environnement par les différents acteurs impliqués.
Le dernier rapport a été publié en 2018 et porte sur la période 2015-2017. Les résultats présentés mettent en perspective les données acquises pendant cette période avec celles relatives aux années précédentes.

Mieux connaître la présence du radon

Le radon, gaz radioactif d’origine naturelle, représente le tiers de l’exposition moyenne de la population française aux rayonnements ionisants. Il est présent partout à la surface de la planète à des concentrations variables selon les régions. Issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents naturellement dans le sol et les roches, le radon est classé par le Centre international de recherche sur le cancer comme cancérigène certain pour le poumon. Il serait en France la seconde cause de cancer du poumon, après le tabac et devant l’amiante et fait à ce titre l’objet d’une vigilance de la part des pouvoirs publics. La connaissance des caractéristiques géologiques du territoire rend ainsi possible l’établissement d’une cartographie des zones sur lesquelles la présence de radon à des concentrations élevées dans les bâtiments est la plus probable. Aussi, l’IRSN a élaboré, à la demande de l’ASN, une carte nationale ainsi que des cartes départementales et régionales du potentiel radon dans les formations géologiques. Cette cartographie constitue une base technique pour guider la mise en œuvre d’une politique de gestion du risque lié à ce gaz, car elle permet de cibler les zones dans lesquelles sa présence dans les habitations à des concentrations élevées est la plus probable. À l’échelle communale, elle permet de définir des priorités pour son dépistage.

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300 000
mesures réalisées annuellement en France par les services
de l’État et les établissements publics, par les exploitants
d’installations nucléaires et d’autres acteurs publics, privés ou
associatifs

Brève
illustration breve
icone smartphone

Dans le cadre de ses missions d’information du grand public, l’IRSN a développé une application, Radon & Radioactivité, qui permet d’estimer le niveau d’exposition aux rayonnements ionisants, d’origine cosmique ou tellurique, lié au radon, à la consommation de denrées alimentaires ou à des actes médicaux. Elle précise aussi, le potentiel de risque lié au radon selon la commune d’habitation. Elle est disponible sur Android et depuis septembre 2021 sur iPhone.

Les trois étapes d’un constat radiologique

ordinateur portable sur un bureau
1 fleche vers la droite DÉFINITION DE LA MÉTHODOLOGIE
Examen des données existantes
  • Données géographiques et radioécologiques
  • Localisation des zones de prélèvement
  • Niveaux de radioactivité
Stratégie de prélèvement
  • Choix des échantillons et lieux de prélèvements complémentaires
  • Origines de radionucléides recherchés
  • Planning et contacts locaux

Les trois étapes d’un constat radiologique

legumes dans une caisse en bois
2 fleche vers la droite PRÉLÈVEMENTS ET ANALYSES
  • Campagnes de prélèvements sur site
  • Traitement des échantillons
  • Métrologie

Les trois étapes d’un constat radiologique

livre ouvert avec logo valide
3 fleche vers la droite POINT DE L'ÉTAT RADIOLOGIQUE
DU TERRITOIRE ÉTUDIÉ
  • Examen des résultats
  • Analyse et synthèse des résultats de mesure
  • Rédaction et publication de l’étude