Crise et post-accidentel

Dans le cadre de sa contribution à la maîtrise des risques nucléaires et de leurs conséquences sur les personnes et l’environnement, l’IRSN apporte son appui aux pouvoirs publics en situation d’urgence radiologique ou nucléaire. Au titre de cette mission, il participe au dispositif de veille et d’alerte en cas d’incident ou d’accident impliquant des sources de rayonnements ionisants, active son centre technique de crise (CTC), centralise les résultats des mesures effectuées dans l’environnement et dépêche sur site ses moyens mobiles. Il propose parallèlement aux autorités de sûreté des mesures destinées à assurer la protection de la population, des travailleurs et de l’environnement, et à rétablir la sécurité des installations.

L’Institut dispose pour cela d’une organisation de crise activable 24h/24 en moins d’une heure et capable de mobiliser, dans tous les domaines concernés par une situation d’urgence, une équipe de 400 experts coordonnée au sein du CTC, implanté sur le site de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) et doté d’une cellule communication. Les membres de l’équipe de crise s’y réunissent pour analyser en temps réel les informations transmises par les exploitants d’installations nucléaires, par Météo France et par le réseau Téléray de mesure en temps réel la radioactivité de l’air, établir un diagnostic de la situation et le pronostic de son évolution, estimer les rejets ainsi que les conséquences sur les personnes et l’environnement. Le CTC coordonne une cellule mobile en charge, sur le terrain, des mesures dans l’environnement et sur les personnes, les laboratoires fixes de l’Institut, l’appui du réseau de télésurveillance et l’envoi de représentants auprès du préfet concerné et de la cellule interministérielle de crise (CIC).

L’IRSN participe chaque année à des exercices de crise nationaux, dont il contribue à préparer les scénarios, à des exercices internationaux organisés notamment par l’AIEA ainsi qu’à des exercices internes sur des thématiques telles que la malveillance.

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exercices nationaux de crise
nucléaire hors activités intéressant
la Défense

L’intelligence artificielle, levier d’accroissement des capacités d’analyse dosimétrique en situation de crise

En situation d’urgence radiologique ou nucléaire, la gestion médicale et sanitaire repose sur l’estimation rapide de la dose individuelle reçue aussi bien dans la phase de tri sur site que dans la phase de diagnostic à l’hôpital. Piloté par l’IRSN dans le cadre du programme ASTRID 2020, financé par l’Agence de l’innovation de défense et opéré par l’Agence nationale de la recherche, le projet d’intelligence artificielle pour la détection des aberrations chromosomiques en dosimétrie biologique (INCREASED) vise à adapter les algorithmes les plus puissants de l’intelligence artificielle à la détection et à la classification automatiques des aberrations chromosomiques révélatrices de l’exposition radiologique des victimes. Le gain de temps et l’augmentation du nombre d’analyses envisagés par cette nouvelle approche sont essentiels à la gestion opérationnelle.
D’une durée de trois ans, INCREASED présente un large champ d’applications aussi bien dans le cadre de situations accidentelles, y compris celles résultant d’actes malveillants, que pour le suivi sanitaire de personnes exposées au cours de leur activité professionnelle.

Détection de radioactivité dans l’aciérie LME : l’IRSN active son organisation de crise

Du 23 au 26 octobre 2021, l’IRSN a gréé son centre technique de crise à la suite d’un incident ayant conduit à la détection de radioactivité dans l’aciérie de la société LME située à Trith-Saint-Léger (Nord) où sont fondus des métaux récupérés auprès de différents ferrailleurs. En lien avec la DREAL et la préfecture, l’Institut a dépêché sur place une équipe de 11 personnes afin de confirmer la présence de césium 137 dans l’installation, d’identifier les zones du procédé révélant des traces de radioactivité en vue d’établir des priorités de mesure de l’exposition interne des travailleurs et de caractériser l’environnement du site à la recherche d’une éventuelle contamination. Les contrôles effectués sur deux jours auprès de 98 personnes sur le site de l’aciérie ainsi que les mesures réalisées sur les sols et les végétaux dans l’environnement de celle-ci n’ont révélé aucune contamination interne des personnes ni marquage radiologique de l’environnement.

Contribution de l’IRSN à l’exercice de crise gouvernemental SECNUC

Cet exercice qui s’est déroulé les 18 et 19 mai 2021 visait à tester la capacité de l’État à assurer la gestion post-accidentelle d’un accident d’ampleur survenant sur un réacteur nucléaire et ayant entraîné des rejets radioactifs dans l’environnement. L’Institut a gréé son centre technique de crise, réunissant 45 personnes, et a participé aux différentes structures de la Cellule interministérielle de crise. La première journée de l’exercice était consacrée à la conduite de la crise (éloignement des populations, interdiction de consommation, recommandations alimentaires…), la seconde prenant la forme d’ateliers thématiques destinés à anticiper les questions à traiter dans une logique post-accidentelle (protection des populations, continuité de la vie sociale et économique, continuité de l’approvisionnement électrique, gestion des déchets et communication). Le retour d’expérience effectué par le SGDSN a notamment confirmé, au vu des échanges lors de l’exercice, tout l’intérêt des interactions directes de la direction de crise avec l’IRSN et la nécessité de garantir dans la durée en cas de crise réelle un haut niveau de représentation dans les centres opérationnels.

exercice crise gouvernementale SECNUC
Brèves
illustration breves
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Participation de l’IRSN a un exercice d’urgence organisé par l’AIEA

Associant 77 États membres et 12 organisations internationales, cet exercice d’urgence du niveau le plus élevé et le plus complexe parmi ceux de l’Agence visait à tester les réponses à un accident simulé à la centrale nucléaire de Barakah, située aux Émirats arabes unis. Il a mis en évidence la nécessité de renforcer continuellement la coopération aux niveaux national et international en matière d’échange rapide d’informations, de diagnostic et de pronostic, d’assistance et de coordination dans l’information du public.

icone cesium 137

Du césium 137 dans un panache de poussières désertiques en provenance du Sahara

La mesure effectuée début février 2021 par l’IRSN montre que la très faible activité en césium 137 des particules transportées a contribué à augmenter insensiblement la concentration de l’air en aérosols, conduisant à des dépôts de l’ordre de 0,1 Bq/m2 avec un impact négligeable au plan dosimétrique.

employe fukushima sur site habille en vetements de protection
decoration avant premier titre

Fukushima+10

« Anticipation et résilience, réflexions dix ans après l’accident de Fukushima-Daiichi »

Tel est le titre du rapport publié en 2021 par l’IRSN à l’occasion des 10 ans de l’accident survenu dans la centrale japonaise. Abordant des thématiques telles que la robustesse des installations et la capacité de réponse des hommes et des organisations à des situations imprévues, la manière d’appréhender les risques associés à la conjonction de dysfonctionnements ou d’événements de très faibles probabilités ou encore la gestion d’une situation post-accidentelle, cet ouvrage vise à apporter un éclairage issu du retour d’expérience de l’accident de Fukushima-Daiichi, tant pour accroître la robustesse des installations nucléaires face à des aléas extrêmes que pour progresser en matière de gestion post-accidentelle.

Le directeur général de l’IRSN, Jean-Christophe Niel, a présenté cette étude à l’occasion d’une conférence de l’AIEA du 8 au 12 novembre 2021, à Vienne, consacrée au bilan des actions entreprises au niveau international dix ans après l’accident de Fukushima-Daiichi et aux perspectives qui en découlent.

L’IRSN tient un colloque SHS au sujet de l’accident de Fukushima-Daiichi

En écho à la conférence internationale de l’AIEA citée ci-dessus, le colloque organisé par l’IRSN à Montrouge (Hauts-de-Seine) le 24 novembre 2021 a réuni près de 150 experts autour des principaux enseignements tirés des recherches menées par l’Institut dans le domaine des sciences humaines et sociales (SHS) à la suite de l’accident de Fukushima-Daiichi. Intitulé « Après l’accident nucléaire de Fukushima-Daiichi : s’adapter à l’imprévu », ce premier colloque organisé par l’Institut dans le domaine des SHS avait pour thème central la capacité des organisations à faire face à des circonstances imprévues, non seulement en situation de crise nucléaire ou radiologique, mais aussi dans le cadre de la prévention des accidents lors de la conception et de l’exploitation d’une installation nucléaire. Il a permis de dégager de grands axes de réflexion sur des sujets tels que les mécanismes conduisant à des « impensés » dans la démonstration de sûreté nucléaire, la notion d’imprévu dans le travail de l’expert ou encore l’enrichissement tiré d’une mise en discussion des résultats de recherches en SHS associant les parties prenantes.

Il y a dix ans, la mobilisation des équipes de l’IRSN au moment de l’accident de Fukushima-Daiichi

Dès le 11 mars 2011, l’IRSN grée son centre technique de crise à la demande du gouvernement et concentre son action sur deux priorités : contribuer à la protection de la communauté française au Japon et informer, avec son regard d’expert, le public sur les conséquences potentielles de l’accident pour le territoire national.

Dès le début de la crise, l’IRSN dépêche un expert en radioprotection et des moyens de mesure auprès de l’ambassade de France à Tokyo. En mettant les résultats de ses analyses à disposition de ses homologues en Europe, au sein du réseau ETSON des TSO européens, aux États-Unis, à l’AIEA et naturellement au Japon, l’Institut contribue à une gestion transparente de cette crise nucléaire majeure. Au moyen de mesures dosimétriques sophistiquées, il peut informer les Français de retour du Japon du faible niveau de risque auquel ils ont été exposés.

En France, il met en alerte ses réseaux de surveillance de la radioactivité ambiante sur tout le territoire afin d’informer le public qui a encore le souvenir de l’accident de la centrale de Tchernobyl, en 1986. Au total, ce sont plus de 150 experts et techniciens qui seront mobilisés par le dispositif de crise de l’Institut, y compris dans le domaine de la communication, sur plusieurs semaines. À cette occasion, le site Internet de l’IRSN sera adapté à une diffusion aussi large que possible des informations et analyses disponibles et deviendra, avec parfois plus de 600 000 consultations quotidiennes, un instrument majeur d’information du public.

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